Le sirop de la rue
J’ai dévalé le ruisseau
à coups de pieds dans le caniveau
Sur les traces de mon aîné
toujours prêt à se mouiller
C’était bien
Et c’était pas si bien
On a respiré l’air des années quatre-vingt
Chaque trottoir
était notre plongeoir
On explorait les fonds de notre quartier
De notre vie le butoir
qu’on repoussait tout essoufflé
D’avoir nagé trop vite
J’en avais froid aux dents
Je les pansais de sucre
pour seulement dix francs
On en a bu des tasses
qui nous ont fait toussé
On en a bu des gorgées
de sirop de la rue
J’ai ce ruisseau dans la mémoire
qui compte les gouttes du temps
Bruines de souvenirs d’enfant
qui forment un océan à notre gloire
* * *
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